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la bataille d’arras

Même si le printemps venait de commencer, les conditions

météorologiques au début de la bataille étaient hivernales et maussades, la

pluie verglaçante se transformant en grésil puis en neige, avec de fréquentes

tempêtes. Avant la bataille, plusieurs milliers de soldats s’étaient mis à

l’abri dans des grottes et des tunnels souterrains profonds, notamment

sur la crête de Vimy, aux abords d’Arras et dans Arras même, bien que

la protection contre les intempéries ne f

u

t pas le motif principal.

Cette intense froidure persista pendant plusieurs jours, ce qui rendit les

conditions extrêmement difficiles. Malgré tout, des victoires notables furent

remportées dès le premier jour. Au cœur du champ de bataille, juste au nord

de la Scarpe, les Britanniques parvinrent à avancer de plus de cinq kilomètres.

Cette percée fut principalement réalisée par la 9e Scottish Division, soutenue

plus tard dans la journée par la 4e division. Il s’agissait de la plus grande

avancée contre des positions retranchées sur le front occidental.

Cette bataille est caractérisée par le grand nombre de soldats écossais

engagés dans les combats. On comptait également un important contingent

de régiments aux noms écossais dans le corps canadien. L’écrivain John

Buchan, qui travaillait à l’époque en tant que directeur de l’information

pour le gouvernement, nota que 38 bataillons écossais avaient franchi le

parapet le premier jour de la bataille, soit davantage que toutes les forces

britanniques présentes à Waterloo et sept fois plus que le nombre de soldats

sous les ordres de Robert Bruce à Bannockburn. L’« Histoire officielle »

retient également que 44 des 120 bataillons constituant les dix divisions du

front britannique le matin du 9 avril étaient écossais, et ce chiffre ne tient

pas compte des bataillons canadiens affiliés aux régiments écossais, à l’instar

des 13e, 15 e, 16 e, 42 e, 43 e, 72 e et 73e bataillions du Canadian Corps.

Le frère de John Buchan, Alastair, lieutenant du 6e bataillon des Royal

Scots Fusiliers, succomba à ses blessures à l’âge de 22 ans dès le premier

jour de la bataille. Il est enterré au cimetière britannique de Duisans. Pour

aggraver la douleur de Buchan, son ami proche et partenaire en affaires

Tommy Nelson fut tué au combat ce même jour.