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la bataille d’arras
Mardi 10 avril 1917
Sur presque tous les fronts, la résistance ennemie au premier jour de la
bataille avait été décousue, mais dans d’autres zones, elle s’était avérée
plus déterminée et mieux organisée que prévu, et, par conséquent, plus
difficile à maîtriser, ce qui engendra d’inévitables retards. Cependant, les
trois divisions écossaises engagées dans les combats du 9 avril remportèrent
de grands succès. Les Allemands parvinrent toutefois à faire venir des
renforts pendant la nuit, ce qui empêcha les Britanniques d’exploiter les
victoires du premier jour. Le 10 avril, le reste de la ligne marron, au sud
de la Scarpe, fut finalement capturée, mais la progression s’arrêta là. Il
convient néanmoins de signaler que la météo était exécrable, de même
que les conditions sur le champ de bataille : une unité canadienne nota
que 100 hommes encordés et 18 chevaux avaient été nécessaires pour
déplacer un canon de campagne à travers la multitude de trous d’obus et
de tranchées dévastées. En dépit du mauvais temps, les troupes reçurent
l’ordre d’abandonner leurs pardessus et, dans la nuit du 9 au 10 avril,
une poignée d’hommes succombèrent au froid. Beaucoup de chevaux
moururent également en conséquence de l’exposition au froid.
L’expérience acquise lors de la bataille de la Somme l’année précédente
avait révélé que les Allemands étaient particulièrement habiles pour
improviser des positions défensives. En outre, ils pouvaient les mettre en
place plus rapidement que les Britanniques ne pouvaient avancer, et sans
la protection d’un barrage d’artillerie efficace. Alors que les Britanniques
se pressaient d’acheminer des canons, des obus et d’autres équipements,
les Allemands mirent à profit le temps dont ils disposaient pour remplacer
les canons perdus, faire venir des renforts et réorganiser leurs défenses.