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la bataille d’arras
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Les batailles aériennes se disputaient au quotidien. De l’avis de certains,
les combats au corps à corps sur terre étaient à l’opposé des combats de
cockpit à cockpit dans les airs. Le sous-lieutenant Lieutenant Joseph Fall,
du 3e Naval Squadron, avait consigné dans l’un de ses rapports :
« J’ai été immédiatement attaqué par trois Albatros qui m’ont fait
descendre à 200 pieds. Nous nous tirions les uns sur les autres dès que
possible. Quand je suis enfin parvenu à me placer en bonne position, j’ai
attaqué l’un d’entre eux par derrière, en le survolant. J’ai réduit l’écart,
tournant derrière lui, et me suis rapproché tellement près que la tête du
pilote a rempli le petit cercle du viseur Aldis. J’ai vu les trois balles
traçantes pénétrer son crâne. L’avion a ensuite viré et s’est écrasé au sol.
Les deux autres appareils ont battu en retraite.
Ayant perdu de vue l’autre avion et volant à très basse altitude, j’ai décidé
de reprendre le chemin du retour à cette hauteur (200 pieds). Après cinq
minutes de vol en direction de l’Ouest, j’ai été à nouveau attaqué par
un monoplace Halberschadt, qui s’est approché de moi. J’ai effectué un
looping pour repasser au-dessus de lui et, en sortant du virage, j’ai piqué
en tirant une longue rafale. J’ai vu pratiquement toutes les balles traçantes
entrer dans le dos du pilote. L’appareil s’est immédiatement écrasé au sol.
J’ai ensuite survolé les tranchées allemandes remplies de soldats et j’ai
essuyé les tirs de mitrailleuses, de fusils et de petits canons de campagne.
Je me trouvais dans les environs de la route entre Crambrai et Arras et j’ai
atterri dans le premier aérodrome. Mon avion avait subi de gros dégâts ».
Le sous-lieutenant Fall revendiqua la destruction de trois avions au cours
de cette mission et fut décoré de la Distinguished Service Cross.